Musée du quai Branly
37, quai Branly
Paris
Vendredi 17 et samedi 18 septembre 2010
En hommage à la pensée et à l’œuvre de Jean Baudrillard, deux journées réunissent philosophes, architectes, sociologues et anthropologues pour débattre des concepts de séduction, d’illusion et d’échange.
A partir des passerelles développées par Jean Baudrillard et Jean Nouvel entre architecture et philosophie, trois demi-journées de discussions sont organisées autour des idées d’espace radical, d’espace duel et d’espace primitif.
Ouvertes à tous, ces rencontres mettent en lumière l’une des pensées les plus singulières de notre époque, celle inclassable et libre de l’auteur de plus d’une trentaine d’ouvrages, dont La société de consommation, De la Séduction, ou encore de L’échange symbolique et la mort qui sera au centre des échanges de la matinée consacrée à l’espace primitif.
Jean Nouvel, ami de Jean Baudrillard, ouvrira lui-même ces rencontres auxquelles participent Paul Virilio, Philippe Descola, Alain Touraine, Boris Groys, Françoise Gaillard, Paolo Fabbri, François L’Yvonnet, Candido Mendes, Sylvère Lotringer, Enrique Valiente Noailles, François Séguret et bien d’autres.
Théâtre Claude Lévi-Strauss
Accès libre dans la limite des places disponibles
Vendredi 17 septembre / 10h – 13h
Espace radical
En ouverture de son dialogue avec Jean Nouvel (Les Objets singuliers), Jean Baudrillard pose de manière abrupte la question de l’espace radical, du « rien », du « vide ».
Déplacement de l’interrogation : « Qu’est-ce que remplir l’espace pour un architecte ? »
L’architecture en tant qu’événement pur.
Cette première demi-journée sera consacrée à l’espace « construit », qui n’est pas pour autant « occupé », mais qui peut être « évidé », voire « invisible ».
Plus généralement, ce qui dans les objets « rend le vertige de l’espace ».
Ouverture du colloque par Jean Nouvel
Président de séance : François Barré, Président d’Arc en rêve centre d’architecture à Bordeaux
Modérateur : Chantal Béret, historienne et critique d’art, conservateur du Musée national d’art moderne du Centre Georges Pompidou pour l’architecture contemporaine
Communications de Paolo Fabbri, sémioticien, et Colin Fournier, architecte
Discussion avec
– Paolo Fabbri, sémioticien
– Colin Fournier, architecte
– Henri-Pierre Jeudy, philosophe et sociologue
– Jean-Paul Robert, architecte, critique et historien de l’architecture
– François Séguret, sociologue et philosophe
– Paul Virilio, urbaniste, philosophe et essayiste
Vendredi 17 septembre / 14h30 – 17h30
Espace duel
Un objet à deux dimensions est en soi parfait. Ainsi l’image.
Mais aujourd’hui la tendance serait plutôt d’ajouter une troisième, voire une quatrième dimension… Toujours une sorte de complément, de supplément visant à la perfection du réel.
L’univers à deux dimensions, qui est celui de l’illusion, a sa perfection en lui-même.
Il faut soustraire pour retrouver l’image à l’état pur.
La soustraction fait apparaître l’essentiel.
Ses réflexions sur la séduction et la disparition s’inscrivent dans cette perspective.
Ainsi, encore, ce que Baudrillard dit du Bien et du Mal.
Président de séance : Alain Touraine, sociologue
Modérateur : François L’Yvonnet, philosophe et éditeur
Communications de Boris Groys, philosophe et historien, et Enrique Valiente Noailles, philosophe
Discussion avec
– Rex Butler, historien de l’art
– Françoise Gaillard, philosophe
– Marc Guillaume, économiste
– Sylvère Lotringer, philosophe
– Ludovic Leonelli, historien
– Jean-Baptiste Thoret, critique cinématographique
Samedi 18 septembre / 10h – 13h
Espace primitif
L’échange symbolique et la mort est un tournant dans l’oeuvre de Baudrillard, aussi bien formellement qu’intellectuellement : s’y trouve formulés les grands thèmes d’une pensée qu’il ne cessera d’approfondir.
De l’échange symbolique à l’échange impossible.
De l’échange arraché à la sphère marchande, dans le sillage de Mauss et de Bataille, à l’échange posé comme leurre et illusion.
Une troisième demi-journée envisagera la réversibilité (en particulier l’idée d’espace réversible). La scène primitive de l’espace (la fascination pour le désert, pour l’Amérique). Le destin (ce dont l’échange est impossible). Mais aussi les idées d’altérité et de devenir (contre le changement).
Président de séance : Candido Mendes, philosophe, sociologue, recteur de l’Université Candido Mendes de Rio de Janeiro
Modérateur : Enrique Valiente Noailles, philosophe
Discussion avec :
– Tiina Arppe, sociologue
– Gerry Coulter, sociologue
– Jean-Joseph Goux, philosophe
– Philippe Petit, philosophe
Clôture des débats par Philippe Descola, anthropologue